Après avoir connu les Pyrénées plusieurs fois avec un paysage d'hiver comme lors des sports d'hiver…
Départ de la Route du Rhum 2018
Temps de lecture estimé : 5 minutes
Nous sommes vendredi soir, je reçois l’appel d’une collègue. Cela soulève un peu ma curiosité car je n’ai pas souvent d’appels de collègues en dehors des heures de travail. Je réponds. Elle me propose alors de venir sur le bateau accompagnateur du bateau Merci Les Algues pour participer au départ de la Route du Rhum ce dimanche 4 Novembre. Je n’ai pas réfléchi longtemps avant de répondre un grand oui.
La Route du Rhum
La Route du Rhum est une course transatlantique qui prend son départ au large de St Malo en Bretagne et qui se termine à Point-à-Pitre en Guadeloupe. La première course a eu lieu en 1978 et se répète tous les quatre ans. Cette année, c’est la onzième édition de la course.
Il existe différentes catégories pour la course. La classe Ultime est la catégorie la plus haute, elle comporte des trimarans allant jusqu’à 32 mètres de long sur 23 mètres de large. Cette année elle sera composée de 6 participants. Elle est suivie par la catégorie des Imoca, de leurs côté, ce sont des monocoques pouvant atteindre 18 mètres de long. Les autres classes sont le Multi 50, la Class 40, le Rhum Mono et le Rhum Multi.
Le bateau que je vais suivre pendant le départ d’aujourd’hui et soutenir pendant la course sera bien évidement le bateau Merci Les Algues de Pierre Antoine, qui se trouve dans la catégorie Rhum Multi. Cette classe comporte les bateaux qui ne rentrent pas dans les autres catégories, que ce soit des monocoques ou encore des multicoques.
Pour plus de précisions sur ces différentes catégories, je vous renvoie vers cet article du Ouest-France qui les décrit mieux que moi.
À St Malo dans les remparts
Il est 8 heures. Je viens d’arriver à St Malo. J’ai beaucoup d’avance pour le départ. Ce qui n’est généralement pas dans mes habitudes. Je me rapproche du port et je trouve un bistro qui est déjà bondé. Un petit café, deux petits cafés pour bien commencer la journée.
Je rejoins ma collègue Aurélie et nous nous rendons au port où se trouvent tous les multicoques et monocoques participants. Nous voyons les plus grands trimaran de la course. Celui de François Gabard ainsi que celui de Francis Joyon de la catégorie la plus haute: la classe Ultime.
Je jète un oeil aux habillements des différents accompagnants et autres marins. Ils sont vraiment bien équipés, avec des pantalons imperméables, des vestes chaudes et coupe vent, des écharpes et des bonnets. De mon coté, un simple jean, et également une veste coupe vent qui tient « à peu près » chaud. Comme d’habitude, zéro préparation de ma part.
Départ du port
Nous montons sur le bateau. Nous sommes six à bord. Parmi les six personnes, il y a un photographe, un vidéaste, ma collègue Aurélie, deux personnes qui s’occupent de conduire le bateau ainsi que moi. Vous allez me dire: deux pour conduire un bateau ? Mais pourquoi ? J’y viens. Il y en a un qui s’occupe de tenir la barre et aller vers l’avant et l’autre s’occupe de regarder partout aux alentours pour la sécurité. Il faut savoir que pendant le départ, il y a énormément de bateaux qui circulent autour des participants. Même si on ne le voit pas sur les images télévisées, le danger est bien réel. Il vaut donc mieux plus de sécurité que pas assez.
Le photographe Laurent Rannou et le vidéaste s’occupent d’immortaliser le moment afin de réutiliser les images pour la communication de la Olmix Sailing Team. La Olmix Sailing Team, comme son nom nous le suggère est l’équipe qui entoure le trimaran.
Une revanche à prendre
Lors de la précédente édition de 2014, le skipper Pierre Antoine avait du être hélitreuillé. En effet, le bateau a été touché par la foudre en plein milieu de l’océan atlantique.
Pierre Antoine commence à se préparer au départ. à ce moment là, ils sont encore deux sur le bateau. Tim vient aider notre skipper à réaliser ses derniers préparatifs. Pendant ce temps, le skipper calcule le temps qu’il lui faut pour arriver à la ligne de départ virtuelle en effectuant des tours dans la mer. Si lors du départ le bateau dépasse la ligne de départ, cela entraine des pénalités de temps.
L’heure du départ approche. Le bateau semi-rigide sur lequel nous sommes doit se rapprocher afin de récupérer Tim. Les deux bateaux sont cotes à cotes. Nous sommes à présent 7 sur le bateau, on va se serrer un petit peu pour que tout le monde ait un peu de place. On aperçoit de plus prêt le capitaine du trimaran rester concentré sur sa course.
Il ne reste au skipper que quelques minutes pour bien démarrer la course et passer la ligne de départ au bon moment.
Onzième édition de la Route du Rhum: c’est parti !
Il est 14 heures. La course commence. Les voiles se gonflent avec le vent. Les bateaux se dépassent et avancent de tous les côtés. Tous les participants à la course sont très concentrés et se positionnent sur les trajectoires qu’ils veulent prendre. En étant à coté, on se rend compte que ça va vraiment très vite. Les trimarans peuvent atteindre des vitesses de 40 à 45 noeuds, ce qui équivaut environ à 80 kilomètres par heure.
Le temps est venu pour nous de rentrer au port de St Malo. Le photographe et le vidéaste ont suffisamment de contenu pour ce qu’ils voulaient faire. Nous laissons donc Pierre partir pour quelques jours dans sa traversée solitaire au milieu de l’atlantique.
Pour moi plus que pour les autres passagers, il est vraiment temps de rentrer. Comme je l’ai dit plus haut, je n’étais pas du tout habillé de manière adéquate. Mon jean est trempé d’eau gelée et je ne sens plus mes mains ni mes pieds et avec une envie pressante à satisfaire. J’étais autant dans l’attente en embarquant sur le bateau qu’en débarquant du bateau. Une fois arrivé à ma voiture, chauffage à fond et je change de vêtements. Heureusement que j’y avais pensé.
Une dizaine de jours plus tard au milieu de l’atlantique. Pierre Antoine doit porter secours à un autre skipper qui a fait face à un problème. En effet, Lalou Roucayrol de l’équipe Arkema a vu son bateau chavirer à 1000 milles (environ 1852 kilomètres) de la Guadeloupe. Le skipper de Merci Les Algues accueille donc celui d’Arkema sur son trimaran le temps qu’il se fasse remorquer.
Arrivée sous le soleil de Point-à-Pitre
Nous sommes le 20 novembre et l’horloge indique 11h15. 15 jours 1 heures 15 minutes et 5 secondes plus tard, Pierre Antoine foule le sol Guadeloupéen. Il n’arrive pas à Point-à-Pitre de n’importe quelle manière car il y arrive en tant que vainqueur de la course Rhum Multi ! Le second de la classe quant à lui arrive 3 jours plus tard, ce qui donne à notre skipper une avance confortable pour sa revanche personnelle sur l’édition de 2014.
Merci Aurélie de m’avoir proposé de venir participer au départ de la Route du Rhum
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