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5 Jours de randonnée en autonomie dans les Pyrénées sur le GR10

Temps de lecture estimé : 13 minutes

Après avoir connu les Pyrénées plusieurs fois avec un paysage d’hiver comme lors des sports d’hiver à St Lary Soulan, c’est en été que je vais redécouvrir ces montagnes. Nous serons un groupe de trois durant cette randonnée dans les Pyrénées. Pierre-Louis, mon pote lillois et Coraline, notre guide montagnarde.

L’arrivée à Hendaye et une nuit en hamac à Irún

Afin de se rapprocher un maximum de la montagne avec le train, nous prenons la direction d’Hendaye, une ville qui se trouve à la frontière de l’Espagne. Il est possible de reprendre un train pour filer du côté de San Sebastian pour profiter de la plage espagnole un peu plus au sud. Nous arrivons un peu tard à Hendaye donc tous les magasins sont fermés. Nous traversons donc la frontière à quelques mètres de la gare pour nous retrouver à Irún en Espagne.

L’Espagne est beaucoup plus couche tard que la France. on en profite pour se faire un dernier fast food avant de manger des pâtes pendant quelques jours. Il est environ minuit lorsque nous finissons de manger et il est venu le moment pour nous de se trouver un coin pour dormir. Les Hamacs ont l’avantage de prendre très peu de place dans les sacs et de se mettre en place assez rapidement. On sort donc de la ville et on se trouve un endroit pour poser nos deux hamacs dans la forêt aux abords d’Irún.

La pose du hamac en pleine nuit

Le lendemain, nous retournons à Hendaye pour retrouver Coraline alias Coco qui va nous guider à travers les montagnes. Coraline est une randonneuse née, elle fait de la randonnée depuis qu’elle est en âge de marcher. Pierre-Louis, de son côté est très sportif, il a fait le GR20 l’année dernière, la plus grosse randonnée de France, voir d’Europe. Et de mon côté… J’ai du faire une ou deux randonnées dans ma vie. Je vais bien en chier.

Première randonnée sur la Rhune dans les Pyrénées

Nous entamons la première randonnée dans les Pyrénées. Elle va nous servir d’entrainement pour les jours suivants. L’avantage de partir un peu plus tard nous permet d’être un peu plus tranquilles sur le chemin. L’objectif du jour n’est pas d’atteindre le sommet mais plutôt de trouver un plateau où nous pourrons poser nos tentes et nos hamacs. Tout au long de notre marche, nous croiserons différents animaux qui sont en liberté dans la montagne. Les bergers laissent leurs bêtes paitre dans les montagnes et reviennent les chercher de temps en temps pour s’en occuper.

Marcher au milieu des équidés

Une fois le plateau atteint, nous nous éloignons du chemin principal pour ne pas déranger et être dérangé par les randonneurs qui escaladeront la montagne. Le temps est venu de mettre la tente pour que Coco puisse dormir et avec Pierre-Louis, nous mettons nos hamacs car la nuit va être paisible. Enfin c’est ce qui était annoncé à la météo.

Une nuit agitée

Il est 1h du matin, quand tout à coup, quelques gouttes tombent sur nos visages dans nos hamacs. La première réflexion est de se dire que ça va passer. Mais non. Plus la nuit défile, plus les gouttes sont énormes et trempent les sacs de couchage dans nos hamacs. Sans avoir anticipé et pour s’alléger, seule une tente deux places était dans nos bagages. Sachant qu’on était 3, on a du se serrer un peu pour terminer la nuit sous la pluie. Pas de problème, que des solutions.

Les affaires se sèchent au soleil

Au réveil, un grand soleil nous attendait, comme pour nous narguer. Nos affaires ont donc pu sécher rapidement. Pendant que le café se chauffait, on commençait à remplir nos sacs avec nos affaires.

Afin d’atteindre le sommet de la Rhune, il nous restait encore 300m de dénivelé (D+) à parcourir. Le temps que nos affaires se sèchent au soleil, beaucoup de randonneurs commencèrent l’ascension vers l’apogée de la montagne. Français et Espagnols se confondent sur le chemin, la Rhune est en effet un endroit où passe la frontière entre les deux pays.

Sur le chemin du retour, tous les âges sont présents sur le chemin. Des enfants qui sont enchantés par la montagne ainsi que des personnes plus âgées qui gardent la santé en avançant, certes un peu moins vite, mais rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Accéder au sommet de la Rhune en train

Il est aussi possible de monter directement en train pour atteindre le sommet de la Rhune. L’aller retour coûte 24€ pour un adulte et 16€ pour un enfant jusqu’à 12 ans. Personnellement, je vous conseille plutôt de le faire à pied, on profite beaucoup plus de la montagne ainsi. Et c’est aussi bon pour le cardio ! Mais si vous voulez tricher en montant, faites vous plaisir.

Prendre ses billets sur le site officiel de la Rhune

Le GR10 – La randonnée qui traverse les Pyrénées

Le GR10 s’étend sur plus de 800 km et offre une expérience exceptionnelle pour les amoureux de la nature et des randonnées pédestres. La randonnée démarre à la frontière française, près du village de Banyuls-sur-Mer, et suit ensuite la crête des Pyrénées jusqu’à Cape Creus sur la mer Méditerranée.

Au fil de son parcours, vous pourrez admirer des paysages exceptionnels, des vues panoramiques inoubliables sur les sommets enneigés et la mer bleu clair, ainsi que l’abondance florale et faunique qui caractérise cette région.

Les Iris en sommet de montagne

En plus de sa beauté naturelle spectaculaire, le GR10 est également un parcours historique et culturel remarquable. Vous pourrez découvrir des villages traditionnels, des églises romanes et des châteaux médiévaux.

Jour 1 – Départ de Cauterets vers le col du Riou

Nous prenons la voiture pour aller de la Rhune jusqu’à Cauterets. Il est temps de changer de département et aller vers les Hautes Pyrénées (65). Une fois arrivés à Cauterets, des choix vont devoir être faits pour savoir ce que l’on va mettre dans nos sacs de randonnée. Les choses les plus importantes en premier et on regardera si il nous reste de la place pour le reste.

Voir ce que j’ai mis dans mon sac

Une des rares photos où j’ai le sourire

Il est 18 heures. Une fois nos sacs prêts, il est temps d’entamer la montée vers le Col du Riou, où nous dormirons ce soir. La randonnée est une suite de lacets en pleine forêt et il n’y a donc aucun paysage à observer si ce n’est les arbres qui nous entourent. Pour atteindre le plateau où l’on va dormir, il nous faut parcourir quelques 800 mètres de dénivelé positif. Et c’est pas une partie de plaisir pour un débutant comme moi. Mais deux heures plus tard nous allons enfin pouvoir reposer nos gambettes.

Quelques vaches viennent à notre rencontre par curiosité. Malgré leur curiosité, ce sont des animaux qui restent très peureux. Il est donc très difficile de les approcher sans qu’elles aient peur. Bercés par le son des cloches accroché au cou de la meneuse, nous commençons à monter les tentes et préparer le repas. Dont la moitié finira par terre…

D’ailleurs, savez vous pourquoi les animaux de montagne ont des cloches ?

Ces cloches sont souvent sur la vache qui mène le groupe, elles permettent d’être identifiées facilement par les bergers ou éleveurs. Pour briller en société, vous pouvez parler de « campanule », qui est le nom que l’on donne à cette clochette.

Jour 2 – Le pire jour de ma vie

Je ne me doutais pas de ce que j’allais subir tout au long de la journée. Quelques 25 kilomètres de marche nous attendais avec un dénivelé positif de plus de 1250 mètres au total. Nous quittons notre camp en prenant bien soin de bien ramasser nos déchets. Contrairement aux villes où des déchets peuvent s’entasser rapidement, les montagnes sont bien préservées par les randonneurs et les habitants. Ainsi, on se sent beaucoup plus en communion avec la nature et notre esprit peut alors se reposer loin de toute la civilisation.

Il y a pire comme endroit pour dormir non ?

Lorsque l’on randonne dans un dénivelé positif, il vaut mieux que chacun aille à son rythme, quitte à se retrouver dans quelques kilomètres à un point de rendez-vous. Chaque personne a sa propre allure à respecter et le fait d’être plus lent peut briser la cadence de nos compagnons.

Après 6h30 de marche et de lutte avec mon cerveau pour lui faire comprendre que j’irai bien jusqu’au bout de cette journée, nous avons trouvé une vallée où nous allons pouvoir bivouaquer. Enfin la fin de la randonnée, les Pyrénées n’ont qu’à bien se tenir, je reste debout et prêt à recommencer.

Une baignade dans la rivière glacée

En bas de cette vallée, un cours d’eau dévale la montagne. Cela nous permet de faire un brin de toilette. Pas besoin de prendre une douche froide quand l’eau de la montagne provient des glaciers. Les idées sont bien remises en place après cette journée harassante.

Jour 3 – Journée tranquille vers Gavarnie et son célèbre cirque

La nuit dernière nous avons eu un bel orage est beaucoup de pluie. Mais cette fois ci, la tente était là pour nous protéger. Les gouttes de pluies se succédaient sur la toile imperméable pendant que nous écoutions la Symphonie des Éclairs qui se jouait au dessus de nos têtes. Quel kiff.

Nous avons prévu un jour off aujourd’hui. On profite de ça pour se lever à 12h00 et manger un bon repas de pâtes dès notre réveil. Il est 13h00 et nous retournons sur le tracé du GR10 en haut de la vallée.

Petite astuce en cadeau: Pour économiser le gaz du réchaud, prenez des pâtes 3 minutes.
Et pour économiser encore plus de gaz, mangez les crues ! 😂

Après quelques kilomètres, nous perdons la trace du chemin que nous devons prendre. On se retrouve au milieu d’un chemin que l’on devine, mais qui n’est que très peu emprunté à voir herbes hautes, qui n’ont été que très peu repliée par les pieds des randonneurs. Au bout de notre marche, nous nous approchons de Gavarnie et apercevons son cirque depuis la montagne de l’autre côté du versant. Le débit de la cascade était beaucoup plus important qu’à son habitude suite à la nuit que nous avons eu.

Le cirque de Gavarnie

Quelques kilomètres de marche plus loin, nous retrouvons Ludo, le copain de Coraline, qui nous a préparé l’apéro. Ludo nous a également apporté de la nourriture, que nous avons consommé un peu trop rapidement. Les deux amoureux se sont bien trouvés car ils sont tous les deux des adorateurs de la montagne. Ils nous partagent alors ce qu’ils savent sur la montagne et sur la randonnée.

Apéro derrière l’auto !

Jour 4 – Une sieste au lac de Gaube au coeur des Pyrénées après la randonnée

Les 3 kiffeurs de la montagne repartent vers un nouveau sommet ce matin. Pas de grasse matinée aujourd’hui, on mange du D+ pour le petit déjeuner. L’avantage de partir tôt le matin, c’est que notre cerveau dort toujours. La petite voix qui nous répète: « c’est dur, fais demi-tour » est encore éteinte. Pas plus mal pour quelqu’un comme moi qui a cette petite voix embêtante.

Nous atteignons le barrage d’Ossoue et c’est là que la difficulté commence. Quelques 1000 mètres de D+ nous attendent avant d’arriver au premier refuge de Bayssellance à 2 651 mètres d’altitude. Il est d’ailleurs le plus haut de toute la chaîne des Pyrénées, pensez à y faire escale pendant votre randonnée.

Nous profitons de cet instant pour faire une petite pause et prendre un café avant d’achever les 100 mètres restants. Le mont du Vignemal et son glacier surgissent ensuite sous nos yeux. L’eau qui descend jusqu’au lac de Gaube provient de ce glacier.

Du plaisir dans la difficulté

Contrairement aux jours précédents, et malgré les quelques ampoules qui se forment sur mes pieds, plus je randonne, plus je prends du plaisir. La randonnée nous force à puiser dans nos ressources, et c’est loin d’être facile même avec le paysage des Pyrénées.

Après avoir discuté avec quelques randonneurs, ceux-ci me disent qu’au début c’est difficile car tu sors de ta zone de confort et ensuite tu ne peux plus te passer de la rando. Ils en sont même venus à me dire que la montée était plus agréable que la descente (j’avoue je suis pas encore d’accord sur ce point).

Le mont Vignemal surplombant la vallée

Durant toute notre descente, nous suivrons donc le cours de l’eau qui atterrira dans le lac de Gaube. Un deuxième refuge se trouvera sur notre chemin pour nous permettre de nous restaurer et aussi de boire une petite bière avant de terminer notre périple.

L’arrivée au lac de Gaube: la récompense

Ça y est, nous y sommes enfin arrivés. Il est 15 heures et pour la première fois de notre périple, nous allons pouvoir profiter de l’après-midi toute entière. Les jours précédents, nous arrivions aux alentours de 20h à notre bivouac donc nous avions beaucoup moins de temps pour profiter.

Sur le point de me transformer en glaçon 🥶

Quelques secondes après être arrivé, j’en ai profité pour plonger dans l’eau du lac de Gaube. Autant vous dire qu’elle est gelée. Comme je vous l’ai dit plus haut, cette eau provient du glacier du Vignemal. Et elle n’a pas vraiment le temps de se réchauffer. Les alentours sont remplis de randonneurs qui s’arrêtent quelques instants pour profiter du paysage. Certains préparent leur campement pour dormir autour du lac, d’autres lacent leurs chaussures afin de repartir.

On n’apprend pas toujours de ses erreurs…

Il est 17 heures quand le soleil commence à disparaitre derrière les montagnes. L’air ambiant se rafraîchi tout à coup et chaque brise se fait sentir. Il n’est plus question de sauter dans le lac de Gaube pour un bain de minuit. Un dernier dîner dans la montagne et il est déjà l’heure de se coucher.

L’eau qui coule dans la rivière à quelques mètres de notre campement refroidi encore plus l’atmosphère environnant. En effet, elle provient du glacier qui se trouve plus haut sur la montagne du Vignemal. Pierre-Louis tout comme moi passons une nuit à nous retourner dans nos hamacs respectifs en position fœtale. Se recroqueviller sur soi même nous permet de garder la chaleur que notre corps tente de maintenir dans cette nuit froide.

Le lac de Gaube au cœur de la vallée

Même dans sa tente et son sac de couchage allant jusqu’à 0°C, Coraline nous avoue le lendemain qu’elle non plus n’a pas passé une bonne nuit. Je me souviens d’être impatient de me réveiller et de repartir dès le matin. Mon voeux a été exaucé quelques heures plus tard, et nous avons entamé notre dernière randonnée avant de quitter les Pyrénées.

Jour 5 – Retour vers Cauterets et fin de la randonnée dans les Pyrénées

Après plusieurs jours d’efforts intenses, nous entamons aujourd’hui notre descente vers Cauterets, le long des 7 cascades. Le début de la descente est un pur enchantement. Les cascades s’enchaînent, chacune plus impressionnante que la précédente, offrant un spectacle aquatique et sonore à chaque virage du sentier. Les rayons du soleil sont filtrés à travers la forêt dense, créant des jeux de lumière hypnotisants sur l’eau en mouvement.

Le chemin nous amène ensuite vers le célèbre pont d’Espagne. Ce pont, avec son architecture rustique en pierre, semble tout droit sorti d’un conte de fées. Il enjambe une gorge étroite où les eaux tumultueuses de la rivière créent une ambiance à la fois paisible et impressionnante. En traversant le pont, nous ressentons la puissance de la nature sous nos pieds, les vibrations des eaux vives résonnant à travers les pierres. Le pont d’Espagne servait autrefois de passage pour les contrebandiers et les bergers, une information qui ajoute une dimension historique fascinante à notre randonnée.

Cascade de la Raillère

L’eau de montagne, telle une danseuse gracieuse, serpente entre les rochers avec une élégance naturelle, ses mouvements fluides et rapides racontant des histoires anciennes. Elle chante doucement, sa voix cristalline résonnant à travers les vallées, caressant les oreilles des aventuriers. Tantôt paisible, tantôt fougueuse, elle incarne la liberté et la pureté, offrant à chaque goutte un éclat de vie sauvage et indomptée.

Au terme de ces quelques jours en pleine nature, nous retrouvons les rues pavées et les bâtiments historiques de Cauterets. Nous faisons une halte bien méritée dans un fast food pour dévorer un burger bien mérité, en contemplant les sommets que nous venons de parcourir. Moi qui ne croyait pas être capable de venir à bout de cette randonnée, c’est avec fierté que je repense aux moments où je me suis dépassé. Ce voyage ponctué de panoramas alternant entre montagnes, rivières, cascades, neiges et toutes autres merveilles naturelles restera gravé dans ma mémoire au même titre que tous les autres.

Quelle application pour suivre ses randonnées ?

Tout au long du voyage, nous avons utilisé l’application Strava pour suivre nos randonnées. L’application permet d’avoir les informations de la randonnée que nous venons d’effectuer avec différents statistiques. En randonnée, on parle souvent de D+. Le D+ donne l’indication sur le dénivelé positif que nous faisons. Par exemple, nous avons fait 800 de D+ signifie que nous avons monté l’équivalent de 800 mètres.

En plus d’avoir nos statistiques, nous verrons aussi notre tracé. Ainsi, nous pourrons revenir sur notre course pour voir par quels endroits nous sommes passés.

Strava est une application qui inclue également un réseau social pour suivre ses amis. Vous pouvez me retrouver également sur Strava pour voir mes différentes activités.

Me retrouver sur Strava

Ce qu’il faut prendre dans son sac pour partir en autonomie

Lorsque l’on part en autonomie, on a toujours peur d’oublier quelque chose. Et c’est ainsi que nous remplissons trop notre sac et qu’il devient trop lourd sur notre dos.

  • Sac à dos de rando
  • Tente
  • Sac de couchage 5°C minimum
  • Réchaud → Pour manger de la nourriture chaude (pâtes / riz)
  • Short de sport
  • T-shirt de sport
  • T-shirt manche longues en laine de mérinos → Pour les nuits froides
  • Kway → Se protéger de la pluie
  • Chaussures de randonnée → Avec une bonne tenue de cheville
  • Chaussettes de trek → Eviter les ampoules
  • Pansements → Pour ampoules ou petits bobos
  • Papier toilette → Pour les besoins pressants 💩
  • Lampe Frontale → S’éclairer la nuit

Si vous avez des questions, les commentaires sont là pour ça 😉

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